La Cordonnerie Roy : Une petite cordonnerie de quartier à l’épreuve du temps
Cachée entre des maisons résidentielles de la rue Papineau, le plus petit commerce de Sherbrooke, la Cordonnerie Roy, est une entreprise mythique qui a pignon sur rue depuis plus de 70 ans. Aujourd’hui, sous les bons soins de Richard Lavallée et de sa femme Manon Beaudette, la cordonnerie continue de faire des miracles au quotidien, réparant des milliers d’articles annuellement à coup de créativité, minutie et de travail acharné. Entrer à la Cordonnerie Roy au 564, rue Papineau à Sherbrooke, c’est entrer dans l’intimité de ce couple de passionnés et découvrir une profession à l’épreuve du temps.

Une petite cordonnerie aux grandes réalisations
Quand on pousse la porte de ce local minuscule, on est accueilli par une vitrine lumineuse surplombée par des étagères où des dizaines de paires de chaussures bien identifiées sont déposées. En un seul regard on peut contempler l’ensemble du commerce de 12 pieds par 24 pieds : des machines d’un autre temps sont disposées entre les piles de vêtements, de chaussures, de sacs et de pièces pour réparation. Ce fouillis est curieusement très bien organisé par les propriétaires qui trouvent en quelques secondes les commandes. Constamment, un client entre dans le commerce pour laisser ou prendre une commande. Chaque client est accueilli avec le sourire comme s’il faisait partie de la famille.
Depuis maintenant 16 ans, la famille Lavallée-Beaudette est l’heureuse propriétaire de la Cordonnerie Roy qui a vu passer quatre générations de cordonniers passionnés à travers le siècle dernier. Aujourd’hui, ce sont entre 100 et 150 clients par semaine que la cordonnerie sert, dont une clientèle diversifiée allant d’un groupe traditionnellement plus âgé à une relève de jeunes entre 18 et 25 ans.
La cordonnerie qui a bâti sa réputation majoritairement par le bouche-à-oreille peut se vanter d’avoir une clientèle qui dépasse les limites géographiques de son quartier. « On a des clients qui viennent d’un peu partout dans la région : Magog, Coaticook, Richmond, Windsor etc. Ma cliente la plus éloignée habite Whistler, en Colombie-Britannique. Elle vient ici avec des sacs de réparations à faire, une fois aux deux ans. Elle m’a dit qu’il n’y avait pas de cordonnerie dans son coin qui faisait le même travail de qualité et ce, à un prix raisonnable », explique avec fierté le propriétaire.
Ce qui démarque cette petite cordonnerie de quartier, c’est la créativité et le travail parfois miraculeux que ce duo réalise à chaque jour. Richard, est l’élément rationnel du couple qui voit toutes les étapes s’aligner dans sa tête lorsqu’on lui apporte un soulier ou un manteau à réparer. Manon elle, est l’élément créatif du duo qui met son imagination et sa persévérance de couturière au service des clients qui arrivent avec des réparations parfois farfelues : « J’ai déjà rebâti une botte de cowboy dont le bout avait été grugé par un chien. J’ai aussi fait sur-mesure un abri pour une petite déneigeuse pour un client. Je répare aussi des toiles de bateaux qui sont tellement grandes que je ne peux même pas les déplier dans le commerce. Je dois aller chez moi pour faire les vérifications. » raconte gaiement la couturière Manon Beaudette.
Le couple d’artisans de la réparation peut ainsi (presque) tout faire : étuis à cellulaires, ou à couteaux, toiles pour gazebos, ganses pour bouteilles d’eau ou pour couvre-visages, sacs d’école et toutes les réparations possibles sur les souliers et vêtements. « C’est toutefois de plus en plus difficile de tout réparer puisque les choses sont aujourd’hui faites avec des matériaux de piètre qualité. Parfois, on doit refuser une réparation, puisqu’il n’y a rien à faire, mais on essaie toujours d’offrir une réparation à 100 %, si c’est possible », explique l’artiste-couturière.
La cordonnerie est également bien implantée dans sa communauté, ayant comme clients des écoles, des petites et grandes entreprises de Sherbrooke en plus de compter quelques clients surprenants. « Nous sommes même le réparateur officiel du costume du Père Noël de Sherbrooke et nous nous assurons que ses bottes brillent pour sa tournée des Fêtes », raconte amusé M. Lavallée.
Raccorder son histoire
Bien que Manon et Richard excellent aujourd’hui dans leur métier, l’aventure de la cordonnerie est arrivée plus tard dans leur vie. C’est suite à un important accident de travail comme opérateur dans une entreprise industrielle que Richard prend conscience qu’il souhaite devenir son propre patron. Il entend alors parler de la Cordonnerie Roy qui cherchait une relève. Ne connaissant rien au métier, mais curieux de nature, il achète le fonds de commerce avec une seule condition : que le cordonnier de l’époque, Gilles Grenier, le forme avant de prendre sa retraite. En octobre 2005, Richard Lavallée devient ainsi le propriétaire de la Cordonnerie Roy, perpétuant l’histoire de ce commerce.
Manon rejoindra son mari quelques années plus tard, lorsqu’elle est enfin prête à faire le grand saut : « Je n’étais pas certaine de vouloir qu’on travaille ensemble au début », confie-t-elle joyeusement. Défi relevé pour ce couple uni qui a célébré 16 ans à la cordonnerie et plus de 42 ans de relation, dont 36 ans de mariage avec trois enfants et aujourd’hui, six petits-enfants.

Les métiers de couturière et de cordonnier résonnent désormais à travers la famille, leur fille ayant un talent pour la couture et leur fils venant aider à la cordonnerie lors des périodes achalandées. Même leurs petits-enfants ont la fibre de réparateurs. « Nos petits-enfants connaissent bien notre métier et viennent souvent nous voir travailler. On m’a raconté qu’un jour, mon petit-fils a regardé les souliers de son enseignante et lui a dit qu’elle devrait venir nous voir pour les réparer », se rappelle Richard.
À la grande question : qu’en est-il de la relève? Manon et Richard ne peuvent cacher que la relève se fait très rare dans ce métier. Toutefois, ils ont bon espoir que leur fils reprendra les rênes de l’entreprise lorsqu’ils prendront leur retraite. « Mais pas pour tout de suite, j’ai 59 ans, je vais sans doute travailler encore pour une dizaine d’années », lance l’infatigable cordonnier.
C est la seul place que je connais ou il y travail des humais qui aime se qu il font et ils le font très bien merci 🙂
Bravo à vous , très bon service et accueil chaleureuse . Je vous souhaite encore plusieurs belles années prospères .
Bravo Richard bravo Manon ce fut d’un beau cadeau on espère de vous garder longtemps la cordonnerie tu en as rêvé tu m’en a parlé longtemps et c’est des choses acquises
Wow! Félicitations Richard et Manon! Je suis cliente chez vous depuis plusieurs années du temps de Monsieur et Madame Grenier. Vous faites du très beau travail. Et surtout longue vie encore!