Actualité

Les Voix de la Placette : Un nouveau balado qui met en valeur des citoyen.ne.s de l’Est

Une nouvelle initiative prend son envol pour tout l’été dans l’espace public la Placette King Est. Le balado Les Voix de la Placette propose des rencontres intimistes avec des personnalités du quartier Est de Sherbrooke, tous très engagés dans leur quartier.

Rues principales King Est, chapeauté par Entreprendre Sherbrooke, lance le balado Les Voix de la Placette. Conçu, réalisé et animé par Marie-Claude Paradis-Vigneault, ce projet de balado compte cinq épisodes mettant en lumière les récits et confidences de Geneviève Angers-Bussières (fondatrice de Du cœur au ventre), Shahismatullah Habibi (directeur de l’Association éducative transculturelle de Sherbrooke), Céline Jacques (enseignante en danse), Samuel Lessard-Beaupré (copropriétaire de Géogène microtorréfacteur) et Patrick Rahimaly (administrateur et propriétaire d’Immeubles KESAR). Ces résidents de l’Est de Sherbrooke sont tous très engagés dans la communauté et ont à cœur leur quartier. 

« Je pense que c’est une mentalité qu’on a depuis qu’on est arrivés à Sherbrooke ; celle de redonner à la communauté, redonner au suivant et s’impliquer de différentes façons, par exemple en étant partenaires du Défilé du père Noël. C’est vraiment une implication personnelle. C’est facile de donner des sous, mais on souhaite être vraiment là, pour aider ou organiser des événements. »  

  • Patrick Rahimaly, administrateur, propriétaire d’Immeubles KESAR, participant au balado Les Voix de la Placette

Valoriser sa communauté

La réalisatrice et animatrice de ce projet, Marie-Claude Paradis-Vignault, souhaite par ce balado mettre en lumière son quartier d’adoption (l’Est de Sherbrooke), valoriser sa communauté, contribuer à briser l’isolement et raconter ce qui unit les gens, au-delà des différences.

« Avec Les Voix de la Placette, je vous invite à découvrir des petites histoires drôles, touchantes et éducatives qui racontent l’un des plus beaux quartiers de Sherbrooke, mais aussi l’un des plus méconnus. Chaque épisode propose une rencontre intimiste avec des personnes qui font battre le cœur de l’Est à leur manière. Je suis confiante que les gens de mon quartier, de Sherbrooke et même d’ailleurs au Québec, seront touchés, comme moi je l’ai été, par chacun de ces témoignages. J’espère que ce balado donnera le goût aux citoyens d’aller à la rencontre de l’autre, qu’il soit notre voisin ou l’un de nos commerçants, et d’en savoir plus sur notre quartier. »

  • Marie-Claude Paradis-Vignault

Pour l’écoute du balado, les auditeurs sont invités à se rendre à La Placette (situé au 524 King Est). Des vignettes avec des codes QR sont placées à différents endroits sur le site et chaque vignette est associée à un témoignage audio. Le balado est aussi disponible sur le site web lesvoixdelaplacette.ca. Notons qu’une version pour malentendant est disponible.

Exposition Identité et transformation RP King Est (8)

La Placette King Est fait revivre le tout premier spectacle du OFF FTMS

Entreprendre Sherbrooke et ses partenaires du projet Rues Principales – King Est proposent une nouvelle exposition auditive et visuelle mettant de l’avant le tout premier spectacle du OFF Festival des traditions du monde de Sherbrooke, Identité et Transformation, qui avait lieu en septembre dernier. Cette initiative, qui prend place à La Placette King Est, permet de faire revivre ce spectacle dont l’accès avait été restreint en raison des mesures sanitaires liées à la COVID-19.  

Jusqu’au 22 juin prochain, le public est invité à visiter cette nouvelle exposition qui met de l’avant le spectacle intitulé Identité et Transformation, de l’artiste multidisciplinaire Riziki Mkandama, présenté le 4 septembre dernier, dans le cadre du OFF FTMS. Ce spectacle, adapté en exposition auditive et virtuelle pour l’occasion, met de l’avant le talent de plusieurs artistes de la relève, tels que King Fali, Mandza et Sarah Rahimaly.

« Nous sommes très fiers de ce spectacle présenté lors du FTMS, qui avait des allures d’un mini-festival.  Cette nouvelle exposition à la Placette King Est permet de mettre de l’avant de jeunes artistes talentueux, ailleurs que dans le cadre du FTMS, en plus d’offrir un espace créatif pour la relève. C’est l’occasion de découvrir tous ces jeunes artistes qui ont beaucoup de talent », souligne Malika Bajjaje, directrice générale du Festival des traditions du monde de Sherbrooke. 

Cette exposition permet au projet de dynamisation Rues principales – King Est de poursuivre sa mission d’animer le quartier, tout en mettant en lumière le milieu culturel et sa relève.

« À titre de porte-parole de Rues Principales – King Est, ce genre de projet me fait vraiment vibrer parce qu’il dynamise la vie de quartier et fait vivre une expérience inoubliable aux artistes de la relève. En plus, avec l’expo, ça permet de faire plonger une plus grande partie de la population dans ce superbe spectacle qui a eu lieu à l’été 2021 »,  a poursuivi Nancy Squires, qui est également propriétaire du Silo – Épicerie Bio-vrac.

Quand : jusqu’au 17 juin 2022

Où : à la Placette King est, située entre le 502 et le 524 de la rue King Est

Photos par Simon Duquette

Concours Découvre Ton Est!

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🥰Nos commerçants participants🌟 :

🍔 Louis’ Luncheonette Inc

🎂 Pâtisserie Duquette

💐 Fleuriste Direct

🍻 Glouglou – bières, cidres et vins québécois

☕️ Géogène Micro-torréfacteur

🌿 L’écolo Boutique

👙 Uniforme Plus

💃 Boutique Mari-Katia

📚 La Bouquinerie du Rotary

👾 Spoutnik – Jeuxvideo.ca

🥖 Pain voyageur

🧡 Uniprix Chemika Mamode

🍷 Vinestrie Sherbrooke

Le Silo Epicerie Bio Vrac

🍳 DÉLIA EGGXTRA

🍃 MysTea

🏵 Haus Mode Maison

🍛Allô Couscous Shish Taouk

🥐 Délices Granada Sherbrooke

*Pour obtenir une copie des règlements du concours

Délices Granada : une boulangerie au goût de persévérance

Par Caroline Fontaine

Depuis le 26 juin dernier, la deuxième succursale de Délices Granada, originaire de Saint-Hyacinthe, est ouverte dans l’est de Sherbrooke. Lina Arias, co-propriétaire, raconte son parcours depuis la Colombie où elle qui rêvait de devenir policière était loin d’imaginer ce que la vie lui réservait.

Née pour faire du pain?!

Si on avait annoncé à une jeune Lina Arias qu’elle gagnerait sa croûte en faisant du pain, elle aurait sans doute ri, étonnée. En effet, cette dernière voulait plutôt devenir policière, mais elle a été forcée de changer de plan, étant donné qu’elle n’était pas de taille. Littéralement. Elle ne possédait pas la grandeur minimale pour « entrer dans la police ». Qu’à cela ne tienne, ses nouveaux rêves ont été nourris par sa rencontre avec Esneider Granada, alors propriétaire d’une boulangerie. C’est justement dans ce lieu qu’ils se sont connus. Lina le suivra dans ce désir d’ouvrir des boulangeries et son monde deviendra le sien, même si cela allait la mener dans l’autre hémisphère. Ils ouvrent ensemble en Colombie une nouvelle boulangerie et nourrissent le rêve d’en installer partout dans les pays des alentours. C’est ce qui les mène vers l’Équateur. Alors que tout semble bien aller pour le jeune couple qui a maintenant un bébé de huit mois, la vie bascule. Esneider est victime d’un grave accident de moto qui le laisse avec plusieurs séquelles, principalement à une jambe.

Un accident qui les mènera au Québec

Vous vous demandez sûrement comment un accident de moto en Équateur peut transporter une famille à Sherbrooke. La famille Granada a dû choisir entre trois pays pour obtenir les soins que l’Équateur ne pouvait pas fournir : le Canada, la Suisse et la Nouvelle-Zélande. Et un peu comme sur Tinder, le Canada avait aussi retenu le dossier de cette jeune famille. Sherbrooke a été choisie comme ville où il fait bon élever ses enfants, en plus de constituer l’endroit parfait où recevoir les soins hospitaliers nécessaires au rétablissement d’Esneider. Le Service d’aide aux Néo-Canadiens les accueille à Sherbrooke en 2008. Après quatre longues années d’opérations et de physiothérapie, celui à qui on avait dit qu’il marcherait toujours avec une canne est remis sur pieds. Entre-temps, le couple apprend le français et accueille son deuxième enfant, une petite fille. Étonnamment, ce sont les nombreux rendez-vous médicaux qui ont permis à Lina d’apprendre si rapidement sa nouvelle langue. « C’est avec les infirmières et le docteur que je pratiquais le français. Ça m’a obligée à l’apprendre plus vite », explique-t-elle. S’amorce ensuite en 2012 le processus d’obtention de la citoyenneté qui les force à se rapprocher de Montréal où tout se déroule et à s’installer à Saint-Hyacinthe où des amis sont déjà établis.

Une boulangerie française maintenant exotique

En 2015, alors que Lina amorce des études en comptabilité, Esneider commence à travailler à la boulangerie du marché public de Saint-Hyacinthe. Ce retour au travail marque un grand soulagement pour celui qui n’avait jamais laissé tomber son amour du pain. « À la maison, on faisait des tests, on faisait goûter aux amis et à nos professeurs. Esneider a commencé à faire des recettes, mais il fallait trouver les ingrédients au Québec et parfois les remplacer. » L’anecdote raconte qu’alors qu’il discute avec un collègue boulanger qui lui demande où il se voit dans cinq ans, Esneider lui répond avec confiance : « Je serai propriétaire de cette boulangerie! » Lina le rejoint là-bas en 2016 en y travaillant comme commis-comptable et en 2019, ils rachètent la boulangerie Saveurs et passions qui deviendra Délices Granada. Leurs connaissances des recettes déjà développées, qu’ils rachèteront, en plus des habiletés comptables acquises par Lina et de la formation en lancement d’entreprise complétée par Esneider, leur permettent d’effectuer ce changement de propriétaires en douceur.

Le retour à Sherbrooke

Esneider ressort alors les recettes colombiennes qu’il avait traînées dans ses bagages. On voit apparaître sur les étals des pains au fromage, des bagels à la goyave ou au caramel arequipe, en plus de la variété de viennoiseries, de miches et de baguettes déjà bien connues, dont l’exclusivité de la baguette chorizo. Bien que la clientèle soit aussi variée que les produits offerts, les personnes issues des communautés d’Amérique latine apprécient beaucoup les nouvelles saveurs développées à la boulangerie qui leur rappellent celles de leur pays d’origine et Lina se fait un objectif d’intégrer avec le temps un produit typique de chacun des pays de ce coin du globe.

La pandémie aura été un obstacle supplémentaire qui a toutefois permis à la boulangerie de concrétiser un site web transactionnel. De plus, jugés commerce essentiel, les Délices Granada n’ont pas eu à fermer leurs portes au marché. Le projet du couple d’ouvrir plusieurs succursales, déjà envisagées lorsqu’ils habitaient en Colombie, remonte à la surface et Sherbrooke est la ville tout indiquée pour leur prochaine boulangerie. Ils y ont un réseau et des clients se déplacent déjà de Sherbrooke vers Saint-Hyacinthe. Elber Torres Cruz, un de leurs premiers amis à leur arrivée, venu au Québec la même année qu’eux, est le nouveau boulanger propriétaire. En regardant ce que le quartier est est devenu depuis leur vie à Sherbrooke, Lina est heureuse de voir les commerces se développer et une communauté s’organiser. Même si elle n’y habitait pas, elle passait souvent par ici pour aller à l’hôpital au moment où elle était encore loin de se douter que tous ces obstacles seraient traversés. Et quand on lui demande où ils se voient, Esneider et elle, dans cinq ans, Lina répond sans hésiter : « C’est sûr que nous aurons plusieurs succursales des Délices Granada. On veut faire connaître nos produits à tout le monde. Il reste encore tout le Québec. »

Glouglou : plus qu’une histoire de bulles

Par Caroline Fontaine

Depuis quelques mois seulement, les habitants de l’Est sont témoins d’un vent de fraîcheur nouvellement installé dans leur quartier : un dépanneur de bières, vins et cidres québécois a maintenant pignon sur la rue King Est. Charles Picard-Duquette nous raconte la route qui les a menés, lui et ses copropriétaires Noémie Lavoie et Éric Curadeau, vers cette oasis.

Tout a commencé dans une cuisine

On pourrait dire que cette histoire a commencé dans la cuisine du Cacao 70 du centre-ville de Sherbrooke. Pourquoi? Parce que c’est là que Charles rencontre Noémie, qui deviendra, en plus de sa copine, sa partenaire d’affaires. Les deux jeunes au début de la vingtaine lancent alors leur service traiteur en louant la cuisine de la défunte Capsule. On pourrait aussi dire que cette histoire a commencé à Varennes. En effet, Charles est originaire de cette ville et dès son jeune âge – depuis qu’il a huit ans pour être précis – il sait qu’il deviendra entrepreneur. L’inspiration ne lui vient pourtant pas de modèles parentaux, mais plutôt de l’imaginaire autour de l’inventeur, du genre de celui qui crée un produit miracle, le commercialise et devient propriétaire d’une entreprise prospère. La suite lui donnera raison. Sur son choix de carrière plutôt que la manière, mais tout de même. Ce sont les études au Cégep de Sherbrooke qui le mènent vers la reine des Cantons et il y restera, complètement amoureux de la ville : « Sherbrooke – pour vrai, j’ai le droit de le dire, je ne viens pas d’ici – est la plus belle ville. Il y a tout, c’est dynamique. »

Ça se poursuit sur une terrasse

Après quelques mois pour Noémie et Charles à squatter la cuisine côté Well Sud, leur désir de posséder leur propre local grandit sans cesse. Ils dénichent un petit bijou, perle au fond de l’océan, qui deviendra ce lieu mythique, la plus belle terrasse de Sherbrooke, qu’est la Buvette. Ça fait à peine trois ans que ce bar est installé au centre-ville et on a l’impression qu’il y est depuis belle lurette. « C’est ce que les gens me disent souvent », ajoute Charles en riant. Leur objectif, à travers la Buvette, est d’offrir des produits québécois, de qualité et diversifiés, mais ils ont également à cœur l’environnement et se tournent autant que possible vers des produits réutilisables (serviettes de table, petits pots pour le service, etc.). Le menu est entièrement végétarien, choix logique et cohérent pour les deux jeunes qui habitent à distance de marche de leur travail et ne possèdent qu’une voiture. Les six premiers mois de la Buvette auront été le moment le plus difficile à surmonter pour Charles, car l’argent semblait se volatiliser – il n’en dormait plus. Rapidement, des modifications ont été apportées et l’engouement a fait son chemin avec la brise estivale. Pour ce bar, l’été représente plus de la moitié du chiffre d’affaires. Remis sur les rails assez rapidement, la Buvette remporte un succès bien au-delà des attentes des deux jeunes propriétaires qui songent déjà, après une première année, à une nouvelle succursale.

Leur projet prendra une tout autre tournure avec les événements de 2020. Avouant sa grande déception quant au traitement que le gouvernement a réservé aux restaurateurs en les empêchant d’ouvrir et de vendre de l’alcool, Charles indique qu’ils ont dû repenser les prochaines étapes de la Buvette qui heureusement a pu ouvrir pendant l’été 2020, se tirant assez bien des secousses financières.

Le dépanneur est ouvert!

C’est donc en janvier 2021 que Noémie et Charles, accompagnés cette fois-ci de leur collègue des tous débuts de la Buvette, Éric Curadeau, mettent sur pied Glouglou. S’installer dans l’est de la ville aura été une décision facile à prendre. D’abord, ils ne voulaient pas être trop près du Vent du Nord, entreprise qu’ils respectent énormément. L’idée n’est pas de lancer la compétition, surtout dans ce petit marché des bières de microbrasserie : « On gagne tellement plus à aller chercher une clientèle dans le 80% plutôt que de se battre pour le 20% qui achète déjà de la bière de microbrasserie », affirme Charles. Pour eux qui sentent avoir participé à la revitalisation de la rue Wellington avec la Buvette, le quartier représente un autre lieu en pleine transformation et ils sont heureux d’être encore au cœur de cette mutation. « C’est un coin dynamique, avec le Cégep à côté et le plus grand employeur de la région tout près. » Une promotion est d’ailleurs valide chez Glouglou pour les travailleurs et travailleuses du domaine de la santé. Ne vous en faites pas, personne ne sera en reste, car une autre promotion permanente propose des frigos où vous pouvez obtenir six bières pour 20$.

Les produits locaux sont mis de l’avant

Le désir du trio de propriétaires de Glouglou est de répondre à la curiosité de quiconque tout en démocratisant et « démasculinisant » la bière, en plus d’offrir une sélection de cidres et vins québécois, qu’ils désirent voir grandir dans les prochains mois. Dans le local aux couleurs pastel, les bières sont classées par style (et non par microbrasseries) pour favoriser la découverte. Le conseiller sur place connaît les produits, mais également les producteurs. Après quelques mois d’opération, la réponse est déjà favorable et Charles se dit satisfait : « Je voulais surtout savoir si les gens revenaient. Et oui! Alors, nous sommes contents. Plusieurs clients proviennent directement du quartier, répondant aussi à notre désir d’être un commerce de proximité. » Déjà, un esprit de communauté et de collaboration s’installe, d’ailleurs avec leurs voisins proches, les gars de Géogène microtorréfacteur. Quelques événements festifs de dégustation ont lieu durant l’été dans leur cour arrière. Le bon voisinage, les produits locaux et la rencontre sont au cœur de ces moments. La rue King Est est amenée à changer et c’est un commerce à la fois, avec une vision, des humains et des rencontres qui en modifieront les courbes.

Lancement du Parcours Artistique et Poétique de Sherbrooke : de la poésie et du réconfort à la portée de tous !

C’est ce matin qu’a officiellement été inauguré le Parcours Artistique et Poétique de Sherbrooke (PAPS), en présence des collaboratrices et des collaborateurs qui ont participé à sa mise en œuvre. Ce projet-pilote, créé par la citoyenne Sondès Allal et soutenu par Commerce Sherbrooke ainsi que plusieurs partenaires, vise l’installation de deux boîtes à poésie sur le territoire sherbrookois cet été.

La première a été inaugurée ce matin même, sur le site de La Placette, un espace éphémère situé sur la rue King Est. La deuxième sera officiellement dévoilée ce mercredi à 10 h 30, au Square Queen à Lennoxville.

L’art au service du bien-être collectif

Les boîtes à poésie sont des espaces dédiés à l’expression des états d’âme de la population, disséminés dans différents quartiers de Sherbrooke. Elles constituent des œuvres d’art en elles-mêmes, puisqu’elles sont conçues par des artistes locaux, de façon à leur donner un aspect distinctif à l’image de leur quartier d’accueil.

« Les boîtes à poésie seront un espace d’écoute et d’accueil de toutes les émotions, des espaces où les citoyens pourront s’exprimer sans jugement pour y partager leur bonheur, y confier leur détresse ou y crier leur colère », précise Sondès Allal, l’instigatrice du projet. « Non seulement ces personnes seront accueillies dans leurs émotions, mais elles trouveront aussi écho auprès de 38 personnalités, écrivains et écrivaines, journalistes, psychologues, musiciens et musiciennes et personnalités publiques qui vont tenter de soulager, de consoler et de soutenir à travers leurs mots et leurs œuvres », ajoute-t-elle.

Parce que le projet vise à démocratiser le beau, mais aussi à favoriser la santé mentale en brisant l’isolement et le silence, plusieurs organismes communautaires de Sherbrooke sont impliqués auprès du PAPS pour rejoindre les personnes plus isolées et organiser des activités de cocréation avec elles, facilitant la libération de la parole et l’expression des sentiments de leurs usagers et usagères. Parmi les partenaires communautaires impliqués dans le projet, mentionnons la Table de quartier 4 Saisons, le Rame, les Habitations l’Équerre, le Local des jeunes (la Maize), le Comité Arts et Culture Jacques-Cartier, le Centre culturel et du Patrimoine Uplands, ainsi que les étudiantEs du Certificat en Arts visuels de l’Université de Sherbrooke, des étudiantEs du cours de Baccalauréat en littérature, le Centre RBC d’expertise en santé mentale, le centre de traitement des dépendances Corps, Âmes et Esprit et Élixir. Plusieurs autres partenariats sont en cours d’élaboration, puisque le projet en est encore à ses débuts.

« C’est un véritable cadeau que de pouvoir accueillir une telle initiative à La Placette », mentionne Nancy Squires, porte-parole du projet Rues Principales King Est et propriétaire du Silo – Épicerie Bio-vrac. « Après l’année que nous venons de vivre, c’est tellement important que l’art et la poésie puissent s’immiscer dans notre quotidien. Nous voyons là un projet qui s’insère tout naturellement à La Placette, ce lieu qui vise à faciliter l’implication citoyenne et la création de liens, de façon à rendre la rue King plus accueillante et plus dynamique », conclut-elle. Mentionnons que la boîte à poésie de la Placette a été conçue conjointement par l’artiste Pierre Noël et la photographe Jessica Garneau.

Une deuxième boîte à poésie au Square Queen

La deuxième boîte à poésie à voir le jour en terre sherbrookoise sera dévoilée ce mercredi 23 juin à 10 h 30 à Lennoxville, dans un autre espace éphémère qui a beaucoup d’affinités avec La Placette, bien qu’il soit enraciné dans un milieu bien différent : le Square Queen.

Cette deuxième boîte a été créée de matériaux recyclés par l’artiste Ultra Nan, bien connu de la communauté sherbrookoise. « J’ai voulu créer un ilot de recueillement, une petite place ou laisser des mots en toute intimité », mentionne l’artiste. « Des cabanes représentent nos maisons, nos vies et nos différences, mais l’œuvre nous rappelle que nous cohabitons tous sur la même planète », complète-t-il. L’œuvre comprendra un banc intégré ainsi qu’un toit.

D’autres partenaires locaux du PAPS seront présents lors de cette inauguration, tels que l’organisme Mon Shack, mes choix, mon avenir, le centre culturel Uplands ainsi que la Bibliothèque de Lennoxville. Ceux-ci s’impliqueront notamment au travers d’ateliers de création au cours des prochaines semaines.

Soulignons ici la contribution d’entreprises sherbrookoises à la réalisation du PAPS, telles que Basta Communication, Technopub et Uniprix Chemika Mamode, ainsi que celle des nombreux autres partenaires qui participent à son déploiement : Le Festival du cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS), le Festival des traditions du monde de Sherbrooke (FTMS), le Théâtre Granada, les soirées Littérature et autres niaiseries, ICI Estrie et la Tribune.

Photos : Commerce Sherbrooke

Des petites histoires de l’est sous forme d’audio-guide documentaire

Un projet réalisé par Marie-Claude Paradis-Vigneault

Sherbrooke, le 25 mai 2021 – Le comité de gestion du projet Rues Principales King Est annonce avec fierté le lancement du projet Les Voix de la Placette, un audioguide documentaire qui présentera à l’automne 2021 cinq portraits de gens vivant dans l’arrondissement Fleurimont. Cette initiative est une idée originale de Marie-Claude Paradis-Vigneault, réalisatrice et résidente de ce quartier, soutenue financièrement par Commerce Sherbrooke via le projet de dynamisation Rues Principales King Est.

De gauche à droite: Marie-Claude Paradis-Vigneault, réalisatrice – Nancy Squires, porte-parole pour Rues principales King Est – David Élias, preneur de son

« Les voix de la Placette propose une expérience de rencontres auditives immersives auprès de gens de notre quartier. Dans les prochaines semaines, j’aurai le plaisir de jaser avec des citoyennes et des citoyens de divers milieux pour découvrir leurs histoires typiques de l’est de Sherbrooke. Au total, cinq portraits documentaires, d’une durée de 2 à 5 minutes chacun, seront retenus et rendus accessibles dès l’automne via une application mobile », explique avec enthousiasme la réalisatrice. 

« Les Voix de La Placette cadre parfaitement avec notre vision du projet Rues Principales King Est, qui vise à stimuler la vie de quartier, notamment grâce à des activités socioculturelles», mentionne Nancy Squires, porte-parole du projet Rues Principales King Est. « Quoi de mieux qu’un projet qui nous plonge dans la vie, dans les souvenirs et dans les histoires des gens du quartier pour enraciner notre sentiment d’appartenance envers ce milieu de vie si unique?» Des vignettes avec des codes QR seront placées à différents endroits sur La Placette, un espace éphémère qui a vu le jour sur la rue King Est à l’hiver dernier. Chaque vignette sera associée à un témoignage. Les passantes et les passants seront ainsi invités à se promener dans cet espace public pour y entendre à l’aide de leur cellulaire ces voix citoyennes. Il sera également possible de découvrir ces petites histoires de gens de l’est via une plateforme web aux couleurs de La Placette. Le public aura donc le loisir d’écouter Les voix de la Placette sur place ou chez soi.

Rapprocher les gens, pandémie ou pas !

« Ce projet d’audioguide documentaire aspire à briser la solitude de gens du quartier, à leur donner le goût de se promener et de s’arrêter un moment au cœur de la rue principale du coin, pour écouter leur voisinage, des gens qu’ils croisent peut-être quotidiennement sans les connaitre. J’aimerais aussi valoriser notre territoire, briser les préjugés et mettre en lumière ce qu’on a de plus beau à Fleurimont : notre diversité humaine », complète Mme Paradis-Vigneault.

« Après avoir vécu plusieurs mois de pandémie, beaucoup de personnes ont besoin de proximité humaine, de rencontres et de sortir de chez elles. C’est entre autres à ces besoins que Les Voix de la Placette aspire répondre », ajoute la réalisatrice avec beaucoup d’émotions. Notons que l’intitiative Les Voix de La Placette s’inscrit dans le cadre d’une série de projets à vocation culturelle qui verront le jour à La Placette à l’été 2021. Pour en savoir plus, suivez ce lien.

Les personnes résidant dans le quartier qui souhaitent rencontrer la réalisatrice dans le cadre de ce projet peuvent communiquer avec elle par courriel au marieclaude.paradis.vigneault@outlook.fr, ou simplement aller lui parler directement si elles la croisent sur la Placette.

À propos de Marie-Claude Paradis-Vigneault
 
Détentrice d’une maitrise en anthropologie et passionnée d’ethnographie urbaine, Marie-Claude est animée par l’envie de provoquer des rencontres inusitées entre des gens de divers horizons. Elle a également suivi plusieurs formations en communication, en production et en écriture scénaristique. Grâce au soutien d’Amplifier, elle a réalisé en 2017 une série de dix portraits documentaires de la Place Émilie Gamelin (Montréal).

Depuis 2019, elle est administratrice au sein de Réalisatrices Équitables. Récipiendaire d’une bourse du CALQ Estrie, elle réalise présentement un documentaire sur l’histoire de l’Hôtel Wellington. Marie-Claude est également résidente de la rue Murray, à quelques pas de la Placette. Lien : http://dessinemoigamelin.com/


À propos de Rues Principales – King Est 

Le projet Rues principales – King Est, piloté par Commerce Sherbrooke, vise la dynamisation de la rue King Est pour le tronçon situé entre la rue Kennedy et la 13e Avenue, selon un processus qui comprend 4 volets : l’aménagement et le design urbain, le marketing territorial, le développement économique et l’organisation du milieu. Depuis 2006, le projet bénéficie du soutien d’un comité de gestion bénévole et privilégie une approche de concertation afin de soutenir le développement harmonieux du secteur King Est.
 

À propos de Commerce Sherbrooke Commerce Sherbrooke a pour mission d’analyser, de planifier, de développer et de dynamiser l’activité commerciale sur l’ensemble du territoire de la Ville de Sherbrooke, le tout dans une perspective de développement durable et en concertation avec les services municipaux et les acteurs du milieu.

La Placette King Est prendra vie cet été!

Sherbrooke, le 14 mai 2021 – Moins de 6 mois après le début des travaux ayant mené à la création de la Placette sur la rue King Est, le comité de gestion du projet Rues Principales King Est, l’équipe de Commerce Sherbrooke et leurs nombreux partenaires sont fiers de dévoiler un premier aperçu des aménagements et de la programmation qui animeront l’espace public éphémère cet été. 

Des aménagements luxuriants 

Telle une fleur qui éclot avec l’arrivée de l’été, la Placette se parera de ses plus beaux atours au fil des prochaines semaines. De nouvelles structures, incluant des toiles d’ombrage et des bancs pour accommoder les passantes et les passants, rendront l’espace plus convivial lors des journées chaudes. Un babillard communautaire et des lumières d’ambiance contribueront aussi à donner de la personnalité à cet espace unique sur l’artère commerciale principale de l’Est de Sherbrooke.  

Cependant, c’est sans contredit la création d’une installation artisanale qui sera l’élément distinctif le plus évocateur de la Placette. Celle-ci sera conçue et réalisée sur place par l’artisan Étienne Plante de l’entreprise sherbrookoise Bois d’Fer, en mettant à contribution la population du quartier. L’œuvre tire son inspiration du concept d’aménagement initialement développé pour la Placette par l’architecte sherbrookois Daniel Quirion, mettant en valeur un élément central en forme d’arbre, un symbole d’enracinement et de croissance qui appelle à la conscience environnementale.  

Les végétaux occuperont d’ailleurs une place importante dans l’ancien stationnement, puisque de toutes nouvelles plates-bandes ayant nécessité le retrait d’asphalte y seront aménagées cet été, en concordance avec les objectifs de verdissement et de réduction des ilots de chaleur identifiés par le Conseil régional en environnement de l’Estrie dans le cadre du projet Vent de fraîcheur sur l’Est.   

Une programmation éclectique et éclatée 

Nature et culture s’entremêleront à la Placette cet été, puisqu’elle sera le théâtre de toute une panoplie de projets et d’activités aux inspirations artistiques et communautaires, selon ce qu’il sera possible de faire en fonction des consignes sanitaires.  

Bien que certaines de ces activités restent secrètes pour le moment, et que les dates et heures précises des événements ne pourront pas être dévoilées longtemps d’avance pour éviter des attroupements, en voici un aperçu : 

  • Cinéma en plein air coordonné par la réalisatrice et résidente du quartier Marie-Claude Paradis-Vigneault 
  • Spectacles d’ambiance musicale  
  • Activités de plantation de plates-bandes et de bacs à potager urbain avec l’organisme REVE Nourricier, Flore indispensable et le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie 
  • Ateliers de découpage de citrouilles en famille 
  • Activité de fabrication de lanternes en collaboration avec le Théâtre des Petites Lanternes dans le cadre du festival Rivières de Lumières 
  • Et plusieurs autres surprises ! 

Notons par ailleurs le Théâtre des Petites Lanternes est présentement à la recherche d’un ou d’une artiste pour créer une lanterne identitaire à l’image de la Placette et de ses utilisateurs. L’œuvre sera dévoilée dans le cadre du festival Rivières de Lumières au mois de septembre prochain.  

« La Placette offre un lieu de détente où les gens peuvent se reposer ou venir pique-niquer en famille, en plein cœur du secteur commercial. J’invite les citoyens et les citoyennes à venir habiter La Placette et à participer aux projets culturels qui leur seront offerts dans les prochaines semaines », a dit le maire de Sherbrooke, M. Steve Lussier.  

D’autres annonces importantes en lien avec la programmation culturelle de la Placette suivront dans les prochaines semaines. Restez à l’affût et assurez-vous de suivre la page Facebook, le site web ou l’infolettre de Rues Principales — King Est pour ne rien manquer ! 

La Placette King Est : un projet collectif et collaboratif 

La concrétisation des aménagements et de la programmation de la Placette ne serait pas possible sans les contributions importantes d’une multitude d’acteurs qui ont à cœur la revalorisation du secteur King Est. Ces forces vives s’impliquent de différentes façons pour faire de la Placette un moteur de développement économique et communautaire pour le quartier. 

Prenons un moment pour souligner la participation de ces partenaires : la Ville de Sherbrooke, l’arrondissement de Fleurimont, le Conseil régional en environnement de l’Estrie, tous les membres du comité de gestion du projet Rues Principales — King Est, Immeubles Kesar (propriétaire du terrain où est située la Placette), les commerçants ayant accepté de commanditer divers projets à la Placette (Pâtisserie Duquette, L’Écoloboutique, Le Silo épicerie Bio-vrac, Lingerie Uniforme Plus, Uniprix Chemika Mamode et Géogène), Géneviève Hébert, Députée de Saint-François ainsi que les nombreuses personnes qui donnent du temps et des idées pour faire avancer ce projet. Mentionnons aussi la contribution importante et continue de Mme Sophie Labbé, qui assure la coordination de la Placette et surtout, du projet Rues Principales — King Est depuis 2006. 

« En plus de stimuler l’économie locale, la Placette King Est anime les lieux et favorise une vie de quartier chaleureuse et dynamique. Je remercie toutes les personnes impliquées au sein du projet Rues Principales King Est, qui contribuent d’aussi belle façon à dynamiser l’est de Sherbrooke », a dit M. Vincent Boutin, président de l’Arrondissement de Fleurimont. 

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À propos de Rues Principales King Est 

Le projet Rues principales — King Est, piloté par Commerce Sherbrooke, vise la dynamisation de la rue King Est pour le tronçon situé entre la rue Kennedy et la 13e Avenue, selon un processus qui comprend 4 volets : l’aménagement et le design urbain, le marketing territorial, le développement économique et l’organisation du milieu. Depuis 2006, le projet bénéficie du soutien d’un comité de gestion bénévole et privilégie une approche de concertation afin de soutenir le développement harmonieux du secteur King Est. 

À propos de Commerce Sherbrooke 

Commerce Sherbrooke a pour mission d’analyser, de planifier, de développer et de dynamiser l’activité commerciale sur l’ensemble du territoire de la Ville de Sherbrooke, le tout dans une perspective de développement durable et en concertation avec les services municipaux et les acteurs du milieu. 

Source : Commerce Sherbrooke 

Informations et entrevues : 

Sophie Labbé 
Coordonnatrice aux projets de dynamisation, Commerce Sherbrooke 
819 822-6082, poste 108 
s.labbe@commercesherbrooke.com  

La Cordonnerie Roy : Une petite cordonnerie de quartier à l’épreuve du temps

Cachée entre des maisons résidentielles de la rue Papineau, le plus petit commerce de Sherbrooke, la Cordonnerie Roy, est une entreprise mythique qui a pignon sur rue depuis plus de 70 ans. Aujourd’hui, sous les bons soins de Richard Lavallée et de sa femme Manon Beaudette, la cordonnerie continue de faire des miracles au quotidien, réparant des milliers d’articles annuellement à coup de créativité, minutie et de travail acharné. Entrer à la Cordonnerie Roy au 564, rue Papineau à Sherbrooke, c’est entrer dans l’intimité de ce couple de passionnés et découvrir une profession à l’épreuve du temps.

Une petite cordonnerie aux grandes réalisations

Quand on pousse la porte de ce local minuscule, on est accueilli par une vitrine lumineuse surplombée par des étagères où des dizaines de paires de chaussures bien identifiées sont déposées. En un seul regard on peut contempler l’ensemble du commerce de 12 pieds par 24 pieds : des machines d’un autre temps sont disposées entre les piles de vêtements, de chaussures, de sacs et de pièces pour réparation. Ce fouillis est curieusement très bien organisé par les propriétaires qui trouvent en quelques secondes les commandes. Constamment, un client entre dans le commerce pour laisser ou prendre une commande. Chaque client est accueilli avec le sourire comme s’il faisait partie de la famille.  

Depuis maintenant 16 ans, la famille Lavallée-Beaudette est l’heureuse propriétaire de la Cordonnerie Roy qui a vu passer quatre générations de cordonniers passionnés à travers le siècle dernier. Aujourd’hui, ce sont entre 100 et 150 clients par semaine que la cordonnerie sert, dont une clientèle diversifiée allant d’un groupe traditionnellement plus âgé à une relève de jeunes entre 18 et 25 ans.

La cordonnerie qui a bâti sa réputation majoritairement par le bouche-à-oreille peut se vanter d’avoir une clientèle qui dépasse les limites géographiques de son quartier. « On a des clients qui viennent d’un peu partout dans la région : Magog, Coaticook, Richmond, Windsor etc. Ma cliente la plus éloignée habite Whistler, en Colombie-Britannique. Elle vient ici avec des sacs de réparations à faire, une fois aux deux ans. Elle m’a dit qu’il n’y avait pas de cordonnerie dans son coin qui faisait le même travail de qualité et ce, à un prix raisonnable », explique avec fierté le propriétaire.

Ce qui démarque cette petite cordonnerie de quartier, c’est la créativité et le travail parfois miraculeux que ce duo réalise à chaque jour. Richard, est l’élément rationnel du couple qui voit toutes les étapes s’aligner dans sa tête lorsqu’on lui apporte un soulier ou un manteau à réparer. Manon elle, est l’élément créatif du duo qui met son imagination et sa persévérance de couturière au service des clients qui arrivent avec des réparations parfois farfelues : « J’ai déjà rebâti une botte de cowboy dont le bout avait été grugé par un chien. J’ai aussi fait sur-mesure un abri pour une petite déneigeuse pour un client. Je répare aussi des toiles de bateaux qui sont tellement grandes que je ne peux même pas les déplier dans le commerce. Je dois aller chez moi pour faire les vérifications. » raconte gaiement la couturière Manon Beaudette.

Le couple d’artisans de la réparation peut ainsi (presque) tout faire : étuis à cellulaires, ou à couteaux, toiles pour gazebos, ganses pour bouteilles d’eau ou pour couvre-visages, sacs d’école et toutes les réparations possibles sur les souliers et vêtements. « C’est toutefois de plus en plus difficile de tout réparer puisque les choses sont aujourd’hui faites avec des matériaux de piètre qualité. Parfois, on doit refuser une réparation, puisqu’il n’y a rien à faire, mais on essaie toujours d’offrir une réparation à 100 %, si c’est possible », explique l’artiste-couturière.

La cordonnerie est également bien implantée dans sa communauté, ayant comme clients des écoles, des petites et grandes entreprises de Sherbrooke en plus de compter quelques clients surprenants. « Nous sommes même le réparateur officiel du costume du Père Noël de Sherbrooke et nous nous assurons que ses bottes brillent pour sa tournée des Fêtes », raconte amusé M. Lavallée.  

Raccorder son histoire

Bien que Manon et Richard excellent aujourd’hui dans leur métier, l’aventure de la cordonnerie est arrivée plus tard dans leur vie. C’est suite à un important accident de travail comme opérateur dans une entreprise industrielle que Richard prend conscience qu’il souhaite devenir son propre patron. Il entend alors parler de la Cordonnerie Roy qui cherchait une relève. Ne connaissant rien au métier, mais curieux de nature, il achète le fonds de commerce avec une seule condition : que le cordonnier de l’époque, Gilles Grenier, le forme avant de prendre sa retraite. En octobre 2005, Richard Lavallée devient ainsi le propriétaire de la Cordonnerie Roy, perpétuant l’histoire de ce commerce.

Manon rejoindra son mari quelques années plus tard, lorsqu’elle est enfin prête à faire le grand saut : « Je n’étais pas certaine de vouloir qu’on travaille ensemble au début », confie-t-elle joyeusement. Défi relevé pour ce couple uni qui a célébré 16 ans à la cordonnerie et plus de 42 ans de relation, dont 36 ans de mariage avec trois enfants et aujourd’hui, six petits-enfants.

Les métiers de couturière et de cordonnier résonnent désormais à travers la famille, leur fille ayant un talent pour la couture et leur fils venant aider à la cordonnerie lors des périodes achalandées. Même leurs petits-enfants ont la fibre de réparateurs. « Nos petits-enfants connaissent bien notre métier et viennent souvent nous voir travailler. On m’a raconté qu’un jour, mon petit-fils a regardé les souliers de son enseignante et lui a dit qu’elle devrait venir nous voir pour les réparer », se rappelle Richard.

À la grande question : qu’en est-il de la relève? Manon et Richard ne peuvent cacher que la relève se fait très rare dans ce métier. Toutefois, ils ont bon espoir que leur fils reprendra les rênes de l’entreprise lorsqu’ils prendront leur retraite. « Mais pas pour tout de suite, j’ai 59 ans, je vais sans doute travailler encore pour une dizaine d’années », lance l’infatigable cordonnier.

L’Horlogerie Gagnon : 40 ans de passion à perfectionner un art aujourd’hui unique dans la région

L’Horlogerie Gagnon, située au 530 rue King Est est une véritable institution de Sherbrooke qui cumule 40 ans d’histoire et renferme une expertise unique dans la région. Les deux propriétaires de toujours, Bernard Gagnon et Johanne Carignan ont réparé plus de 7 000 horloges à travers le temps et continuent de perfectionner cet art à coup de passion et d’ingéniosité. Cap sur le quotidien et l’histoire de ce duo d’artisans-horlogers pour qui le temps n’a plus de secret.

Un repère d’artisans du temps

Sous les cliquetis d’une cinquantaine d’horloges qui recouvrent les murs de leur petit atelier, Bernard Gagnon et sa conjointe Johanne Carignan travaillent sans relâche et avec une minutie au quart de tour depuis plus de 40 ans. « Ça fait 38 ans que nous sommes mariés, mais ça compte double puisqu’on travaille ensemble en plus! », lance à la blague l’artisane-horlogère Johanne Carignan.

Entrer à l’Horlogerie Gagnon, c’est entrer dans un musée ou comme pousser la porte de chez ses grands-parents. On peut ressentir une nostalgie de ses petits plaisirs d’autrefois : se laisser bercer par les cliquetis des pendules, contempler les beautés du travail de boiserie sur la multitude d’horloges accrochées aux murs ou, se faire surprendre par les chants des coucous qui résonnent à chaque heure.

Le duo d’artisans-horlogers travaille avec cette nostalgie et la charge émotive de leurs clients qui leur apportent quotidiennement des horloges ayant appartenu à leur famille et qui ont su braver le temps. Ils doivent ainsi gagner la confiance de leur clientèle, chose qu’ils réussissent en un rien de temps grâce à l’atmosphère familiale et conviviale qui se dégage de leur accueil et de leur chaleureux petit atelier.

Aujourd’hui, les horloges pour réparation viennent de partout dans la région et même du Québec, puisque l’art de l’horlogerie se fait de plus en plus rare. La clientèle est variée, jeunes et moins jeune, de Sherbrooke à Montréal passant par la Gaspésie, et même, de la Côte Nord. Il n’y a pas de zone géographique pour faire réparer un objet à valeur sentimentale.

« Ce sont des vieux métiers, mais on ne manque pas de travail », confie l’horloger Bernard Gagnon. Caché dans leur petit atelier chaotique derrière le grand comptoir d’accueil, Johanne et Bernard travaillent avec minutie, patience, débrouillardise et un sens de la mécanique développé. Munies de petites loupes qu’ils accrochent à leurs lunettes, ils ont un air de scientifiques du temps perdu. « Il faut être capable de voir en grand dans notre tête ce que l’on voit en minuscule devant nous. Ce sont des mécanismes complexes et souvent centenaires », raconte passionnément Bernard. 

« Mêmes si on travaille en horlogerie, le temps passe et on manque de temps », raconte poétiquement Johanne. Plus que jamais l’Horlogerie cumule les demandes de réparation et il faut désormais près de deux mois d’attente pour faire réparer une horloge. « Ce n’est pas un travail de routine, chaque horloge est différente. Ça peut prendre une journée complète pour en réparer une. On doit parfois construire ou reconstruire des pièces qui ne sont plus disponibles. Une fois l’horloge réparée, on doit la laisser fonctionner une bonne semaine pour s’assurer de la qualité de notre travail », explique Johanne.  

Ce qui les passionnent dans leur travail? Les défis au quotidien et avoir les deux mains dans l’histoire. « Chaque horloge à son défi. Après 40 ans, il nous arrive encore des choses que nous n’avons jamais vu. La plupart des horloges que nous réparons ont plus de cent ans. Au fil du temps, on a même déjà réparé plusieurs fois une même horloge. On a même déjà restauré une horloge datant des années 1600 qui appartenait à un grand collectionneur », raconte avec fierté Bernard.

Une histoire à l’épreuve du temps

Ce métier, Johanne et Bernard l’ont choisi il y a plusieurs décennies s’étant rencontrés à l’École nationale de l’horlogerie de Trois-Rivières. Bernard est fils d’un horloger qui réparait les montres des bijouteries de Sherbrooke dans son petit atelier à la maison. Il a grandi voyant son père manier avec brio les montres autrefois mécaniques avec des mécanismes complexes. Pour sa part, Johanne, native de la Mauricie, avait un grand intérêt pour la mécanique, mais ne se voyait pas travailler dans le domaine automobile. Elle cherchait quelque chose de plus fin et plus compliqué encore. L’horlogerie a été une vraie révélation.

Tous deux fraîchement diplômés de l’École, ils reprennent l’entreprise du père de Bernard et ouvrent un petit local de service à Sherbrooke en 1983. Ils travailleront pendant près de 20 ans avec le père de Bernard qui leur apprendra les rudiments de l’horlogerie. « Même si on avait une formation en poche, c’est un métier qui se développe par la pratique. Nous avons eu la chance d’être guidés par mon père », raconte avec nostalgie Bernard.

L’horlogerie Gagnon sera abritée dans quelques bâtisses à travers le temps, mais toujours dans l’est de la ville et toujours sur la rue King. Elle est située au 530 rue King Est depuis 2008.

Ces gardiens du temps ont été aux premières loges de la technologie et on fait preuve d’ingéniosité et d’autodidaxie afin de suivre les changements de la réparation de montres et d’horloges : de la montre mécanique, à la montre à batterie et aujourd’hui, à la montre numérique. Mais la technologie a donné tout un coup dur au métier de réparateur. Les produits étant de plus en plus de mauvaise qualité et les habitudes de consommation étant désormais axée sur acheter neuf plutôt que de réparer. « Si ce n’était pas de la réparation d’horloges, nous ne serions plus là », avoue l’horlogère Johanne.

Quarante ans plus tard, leur temps comme horlogers est malheureusement compté. « On a commencé comme étant la relève, aujourd’hui, nous sommes les plus vieux et de la relève, il n’y en a plus », lance Johanne. L’École d’horlogerie de Trois-Rivières est désormais la seule école de métier de tout le pays et les diplômés se font rares. « On espère pouvoir trouver une relève et avoir le temps pour la former. Tant que nous sommes capables, nous allons continuer à rouler notre commerce. Nous allons un jour ralentir, mais nous allons surement toujours réparer des horloges à la maison, pour le plaisir », raconte le passionné horloger.